Petit lexique d’agronomie et d’économie rurale
Pour expliquer les mots techniques compliqués et leur redonner leur vrai sens !
Pour expliquer les mots techniques compliqués et leur redonner leur vrai sens !
« Évènement climatique plus ou moins prévisible, non contrôlable, qui peut entraîner des dommages sur les personnes, la santé, les infrastructures, les activités humaines ». Cette définition oublie l’agriculture… Nos paysans sont des victimes des aléas climatiques et ils doivent être armés pour y faire face au mieux.
Diversité des espèces vivantes (micro-organismes, végétaux, animaux) présentes dans un milieu naturel.
Ensemble de circonstances atmosphériques et météorologiques (humidité, pressions, températures…) propres à une région.
« Perturbation du climat à l'échelle planétaire et sur le long terme ».
Règlement climatique
On ne le trouve pas ! Quelqu’un l’aurait-il rédigé ? Comment peut-on dire qu’un système se dérègle s’il n’a jamais été réglé ?
Unité écologique de base formée par le milieu (biotope) et les organismes qui y vivent (biocénose). Ce mot qui définit des équilibres écologiques de manière scientifique est magnifique. Il ne doit pas être usurpé pour parler d’un milieu humain, social ou professionnel.
Sur le site de l’Office français de la biodiversité (OFB), on peut lire : « La biodiversité désigne l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec leurs milieux ». Désolé, mais cette définition est fausse.
Ce principe d'"exception agriculturelle" fait référence au principe d'"exception culturelle", porté notamment par la France et mis en place au sein de l'Union européenne en 1993. Il s’agit de sortir des accords commerciaux les produits agricoles et alimentaires afin que chaque pays ou ensemble économique puisse définir sa propre politique agricole.
Au Québec, l’exception agricole est définie comme un ensemble de dispositions visant à faire du secteur et des produits agricoles une exception dans les traités internationaux pour encadrer la libéralisation des échanges agricoles.
L’« exception agricole française » ne doit pas être détournée pour se réduire à une exonération de taxes, de contraintes et de normes, visant à marginaliser les agriculteurs.
Ces mots sont peu valorisants pour l’activité agricole et les personnes qui y participent. Un article dans un journal citait « Jean-Claude, un exploitant qui exploite une exploitation dans le Tarn ». Il eut été plus gratifiant et agréable à l’oreille que de dire : « Jean-Claude, un agriculteur qui cultive une ferme dans le Tarn ».
On exploite une mine, pas une parcelle de terre. Un exploitant forestier coupe les arbres et s’en va. C’est le propriétaire forestier ou le sylviculteur qui fait pousser les arbres et on ne le qualifie pas d’exploitant. Cette notion d’« exploitation agricole » n’existe qu’en France. Les québécois parlent de « fermes ». Les américains et les anglais disent « farm ». En Allemangne, c’est une Bauernhof ou une Landwirtschaftsbetrieb. En Italie, une azienda agricola ou une fattoria. En Espagne et en Amérique latine : Une finca, granja, hacienda ou estancia selon la région et la taille.
Si la notion d’exploitation agricole est apparue au XIXème siècle, elle est surtout utilisée depuis la modernisation de l’agriculture à partir des années 1950. L'emploi de ce terme dans ce sens est recommandé par l'arrêté du 20 septembre 1993 relatif à la terminologie de l'agriculture, et il est obligatoire pour les administrations et les services de l'État.
Animal nuisible qui a causé des préjudices permanents aux paysans depuis les origines de l’élevage et jusqu’au milieu du XIXème siècle. Plus de 100 personnes ont été tuées par les loups en Forêt d’Orléans de 1696 à 1699. La réimplantation du loup et son développement maintenant dans la plupart des départements français constitue un retour à l’ensauvagement des campagnes, une régression sociale et sécuritaire.
La météorologie est l’expression instantanée du climat. C’est l'évaluation du temps qu'il fait ou qu'il va faire à très court terme.
Terme employé pendant la révolution française de 1790 à 1793 pour évoquer le remplacement de la société. La régénération révolutionnaire devait régénérer la nation et ses composantes ; quitte à couper des têtes ! C’est à l’origine un mot religieux qui a été détourné de son sens pendant la révolution. La régénération est une résurrection spirituelle. Les luthériens parlent de régénération baptismale.
Aujourd’hui, les industries alimentaires et les coopératives agricoles affirment s’engager dans l’agriculture régénératrice sans que ce concept ne soit défini ni réglementé. Cela donne le sentiment que nos paysans sont des dégénérés et qu’il faut les remplacer par une forme « d’exploitation » de la terre plus moderne. La « terreur » de Robespierre est de retour dans les campagnes !
Pouvoir suprême de définir sa politique agricole afin de développer librement les productions agricoles dans l’objectif de nourrir la population. Cette expression a été détournée vers un usage erroné, pour parler de l’autonomie alimentaire ou de l’indépendance alimentaire.
Le Ministère de l’Agriculture est devenu « le Ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire ». Vain mot car la France n’est plus souveraine de rien en matière de souveraineté alimentaire ; elle a délégué sa politique agricole à l’UE qui l’a hélas vassalisée à l’OMC.